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PAUL DEMONT, Xénophon et Plutarque dans Der Tod in Venedig de Thomas Mann


                              In Xenophons Memorabilien spricht Xenophon von der Päderastie als
                              einer untadelhaften, sogar lobenswerthen Ende. (Stob. Flor. Vol. I, p.
                              57.) Ebenso in den Memorabilien (Lib. I, cap. 3, § 8) wo selbst Sokrates
                              vor den Gefahren der Liebe warnt, spricht er so aussßließlich von der
                              Knabenliebe, daß man denken sollte, es gäbe gar keine Weiber.


                           Mais le chapitre antérieur sur la «métaphysique de l’amour sexuel»
                           expliquait comment, dans l’amour hétérosexuel, s’exprime naturel-
                           lement la volonté de vivre de l’espèce humaine et analysait en détail
                           (avec des observations fort curieuses !) les conditions des rencontres
                           entre hommes et femmes qui manifestent cette volonté dépassant
                           l’individu. Le cas de la pédérastie posait évidemment un problème
                           dans une telle «métaphysique», et c’est pourquoi le philosophe lui
                           consacra ultérieurement un appendice, pour essayer de comprendre
                           ce qui lui apparaissait comme une contradiction de la nature. D’une
                           façon assez étrange à nos yeux, il prend appui sur Aristote, dans cet
                           appendice, pour trouver une explication. Il évoque d’abord un pas-
                           sage de la Politique dans lequel Aristote explique que les jeunes gens
                           et les vieillards n’engendrent que des enfants imparfaits (ἀτελῆ,
                           dans le cas des jeunes) ou débiles (ἀσθενῆ, dans le cas des vieux).
                           Aristote estime donc, dit-il, que «wer 54 Jahre alt ist, keine Kinder
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                           mehr in die Welt setzen soll» . Aristote évoque en fait moins préci-
                           sément «la période de la cinquantaine», un âge, dit-il, reconnu aussi
                           par des poètes, et il note que «quatre ou cinq ans après cet âge», on
                           doit être déchargé du devoir civique d’avoir à procréer ; ce qui n’ex-
                           clut pas alors, pour raisons de santé notamment (ὑγίειας χάριν ἤ
                           τινος ἄλλης τοιαύτης αἰτίας),  les  relations  sexuelles  avec  une
                           femme qui ne soit pas son épouse ou avec un homme, qui étaient
                           auparavant, en raison du devoir de procréer un enfant légitime,
                           proscrites (πρὸς ἄλλην ἢ πρὸς ἄλλον, VII, 16, 1335 b 34-39). Ce pas-
                           sage d’Aristote est confirmé, estime Schopenhauer, par une recom-
                           mandation de Stobée (II, 7). Schopenhauer peut alors résoudre la
                           contradiction et observer comment la nature est bien faite: la ten-





                           21  Ibid. p. 665.



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